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Contributions des équipes « synodalité » de l’Eglise de la Mission

Cinq équipes ont vécu ce chemin synodal, 60 personnes ont partagé leur manière d’être en Église.
Vous trouvez, ci-dessous, les comptes-rendus envoyés au diocèse.

Groupe « compagnons de route »

A chaque rencontre : introduction et prière, partage sur un texte biblique (Bartimée et Samaritaine) (+/- 45 minutes), silence 10 minutes pour réécrire nos réponses aux questions et partage sur le thème, conclusion par un temps de prière.

Thèmes : 1re rencontre « interrogation fondamentale » et les 2 suivantes : « compagnons de route » 

1re rencontre « interrogation fondamentale » :

  • Les gens ont besoin qu’on s’arrête, qu’on les écoute, qu’on aille vers eux.
  • La dignité de chaque personne.
  • Le besoin de profondeur.
  • Comment une communauté religieuse peut exercer une force énergétique pour voir surgir d’autres communautés.
  • La communauté prend appui sur la Parole.
  • Une expérience d’écoute.

Synthèse des rencontres « compagnons de route » :

  • Nous avons fait dans ce groupe l’expérience du compagnonnage
  • Cela nous invite à proposer pour l’avenir de semer des petites communautés de partage et d’amitié. Dans les groupes de partage, nous pouvons trouver de l’aide.
  • Nous notons l’importance d’être et de rester en contact avec l’autre, soit l’étranger, soit l’ami.
  • Nous aimerions une collaboration plus active clergé-fidèles pour une Église plus accueillante pour tous.
  • Vouloir être compagnon, c’est sortir de sa solitude. Aller vers l’autre permet de s’accomplir et de tisser des liens. Il ne faut pas rester dans ses pantoufles.
  • Nous souhaitons que l’Église se mette à l’écoute de ceux laissés sur la route comme les divorcés remariés et comment rejoindre les jeunes ?
  • Comment permettre aux plus pauvres d’être au cœur de l’Église ?
  • Comment l’Église peut se mettre en marche pour devenir plus pauvre (y compris dans ses liturgies)
  • Savoir aussi demander pardon à ceux que l’Église a pu révolter.

Groupe « écoute »

1 – Le Pape François à l’ECOUTE du monde chrétien

En 2015, le Pape François disait :

« Le chemin de la synodalité est celui que Dieu attend de l’Eglise du 3ème millénaire ».

Nous sommes tous invités à devenir ensemble une Eglise différente, mais pas une autre Eglise. Tous les membres du Corps du Christ sont impliqués dans ce parcours commun. Le synode nous offre l’opportunité de devenir une Eglise de l’ECOUTE

2 – Quel monde les chrétiens sont-ils invités à ECOUTER ?

Comme « membres de ce Corps, nous sommes des chrétiens héritiers de Vatican II. Or, aujourd’hui,

nous vivons dans un monde déchristianisé – Terminé le temps où l’on était chrétien de père en fils, d’où constat d’une déchristianisation galopante.  Révolution dans tous les domaines : les loisirs, la liberté, l’individualisme, 1968…. Nos enfants devenus adultes semblent ne pas trouver leur place dans notre Eglise. Leurs propres enfants ne sont pas baptisés, ils choisiront plus tard. Comment choisir quand on a rien reçu ?

Malgré ce constat, ces jeunes parents gardent et transmettent des valeurs de générosité, solidarité, partage, attention aux plus pauvres,  mais sans référence au Christ, et pourtant chrétiennes.

3 – Pour favoriser l’ECOUTE des chrétiens « en marche », que souhaiter ?

Souhaiter une Eglise qui repense ses organes de décision. Une hiérarchie simplifiée et plus transparente pour que chaque baptisé trouve sa place. Une Eglise qui accueille pour donner envie de franchir la porte et d’entrer. Une Eglise  plus fraternelle, dépouillée de ses attributs, et aussi de ses richesses apparentes. Cela  permettrait d’une part, l’implication plus proche des laïcs, et d’autre part une aide active au ministère des prêtres.

4 – Une conversion spirituelle individuelle et collective des chrétiens pour cultiver l’ECOUTE :

Individuellement

Pourquoi suis-je chrétien ? Pour faire communion, s’écouter les uns les autres, s’arrêter, obéir (écouter) en Eglise, et non obéir à l’Eglise ? La mission est large, mais pas impossible.

Occasionner et Oser faire un pas avec celui qui est dans son désert, isolé, en quête de spiritualité.

Se dépouiller soi-même pour être à l’écoute de l’autre, accepter d’être « déplacé »?

Pour écouter en vérité et profondeur, acceptons-nous un certain risque, le changement vers un avenir  inconnu  à bâtir ensemble ? Avons-nous la volonté de chercher un chemin nouveau de croissance spirituelle ? Ne pas oublier d’invoquer l’Esprit Saint notre défenseur et notre soutien.

Ne pas rester « campés » sur nos acquis, recommencer chaque jour, sortir de l’entre soi pour aller à la périphérie, rencontrer d’autres chrétiens pour partager la Parole et en vivre

Collectivement

Nous sommes interpellés par nos frères et sœurs en souffrance, vivant au quotidien la misère : les femmes à l’entrée de nos églises, les immigrés et la liste est longue. ! Comment sommes-nous  touchés par le réchauffement climatique qui affectera particulièrement les plus pauvres ?

Souhait d’une Eglise présente et de notre participation engagée pour relever ces défis.

Repérer les avancées des responsabilités données aux femmes qui est une amorce positive, leur l’implication dans certaines décisions, la prise en compte de leurs avis.

5 – Etre les témoins de l’EVANGILE à l’ECOUTE de l’autre, il est mon frère.

Les Evangiles sont un trésor

Malgré une constatation parfois négative et pessimiste, Il y a encore et toujours des chrétiens engagés, qui vivent de leur foi,  témoins de l’Evangile. Pourquoi, est-on toujours chrétien ? Quelle  force intérieure  permet de vivre l’Evangile  et d’y croire ? Est-ce un chemin de croissance qui permet d’être en communion avec mes frères et avec le Christ ? Est-ce que l’Evangile est Révélation, vivons-nous de la joie de l’Evangile ?

Réel besoin de rencontres et formations pour  lire et partager l’Evangile ?

 Etre les témoins de l’Evangile pour ECOUTER ceux qui sont en dehors de l’Eglise.

Groupe : « Dialoguer dans l’Église et dans la société »

1- Organisation et participants

Avec  un Père de la communauté des Oblats d’Aix, notre groupe se composait de 12 personnes laïques (8 femmes, 5 hommes). Pour l’essentiel il s’agissait de croyants de 50 à 75 ans, déjà engagés, certains depuis des années, dans des animations pastorales diverses ; et donc très motivés par nos échanges.

Nous avons eu 3 rencontres de 2 h, plus une rencontre de synthèse, et ce courant février et mars 2022.

Nos réunions ont commencé et se sont terminées par des moments prières, en essayant de suivre par ailleurs la trame proposée pour cette préparation au synode (communion, participation, mission). L’écoute a été toujours prioritaire et appréciée. Enfin, la cordialité et même la fraternité de ce groupe a été soulignée par les participants, avec un désir de poursuite de ces expériences de partage et de dialogue dans les mois prochains (à l’occasion de préparation spécifiques ou thématiques). Ce synode est considéré comme pouvant être aussi important que Vatican 2, et en être la suite.

2- Eléments de synthèse

(voir aussi les textes de membres de notre groupe en annexe)

On distinguera deux sous-thèmes :

2-1 Dialoguer dans l’Église

Introduction :

Le groupe a apprécié l’initiative de ces rencontres synodales, donnant l’occasion aux participants de faire une expérience de partage et de mieux se connaître au sein d’une communauté de croyants (la participation aux messes, même régulièrement, ne donnant pas l’occasion de faire connaissance ou d’échanger sur nos pratiques et interrogations). En effet, « faire famille » au sein de l’Eglise, requiert des rencontres régulières, dont certaines en petit groupe. Il s’agit aussi d’écouter l’autre avec le cœur, et non avec une orientation trop intellectuelle. Laisser enfin l’Esprit se manifester lors de ces rencontres.

Constat :

Constat partagé assez sévère, sur la baisse du nombre de croyants au sein de nos églises catholiques françaises et par ailleurs la très faible proportion de jeunes ; « mais dans les siècles passés, notre foi était-elle très profonde? ».  Des critiques ont porté sur l’attitude peu accueillante de certaines paroisses (et prêtres ou évêques), et sur la nécessité d’une meilleure animation et dialogue au sein même de l’Eglise. La structure spécifique des Oblats fait l’objet d’appréciations positives de la part de l’ensemble des participants (accueil chaleureux et facile ; ouverture culturelle, initiative de groupes thématiques et de rencontres régulières autour de l’étude des Ecritures,  des Evangiles en particulier …).

Propositions : Nécessité d’une poursuite des initiatives du synode en cours, au delà du calendrier prévu, afin que celles-ci fassent partie durablement de la nouvelle culture de l’Eglise, dans les années à venir. Par ailleurs, il est souhaité une meilleure préparation/formation des prêtres et des évêques, notamment que les laïques participent à toutes les missions de l’Eglise. Certaines personnes dans le groupe (sans unanimité) ont aussi proposé de revoir la formation de base des prêtres, le rôle des femmes dans l’église (allant jusqu’à la prêtrise), et la nomination/élection des évêques (qui doivent mieux connaître les spécificités de leur diocèse).

Dialoguer avec nos frères chrétiens autour d’un texte religieux significatif, en petit groupe (échanges et altérité),  fait aussi avancer notre foi, notre discernement (et notre connaissance et compréhension des textes sacrés…sous l’inspiration de l’Esprit Saint). Des paroles relevées dans le groupe :  « on ne peut vivre sa foi seul » ; «  si on ne discute pas, on ne peut avancer » ; « le discernement devrait être une attitude permanente »…

2-2 Dialoguer dans la société (incluant nos familles etc.)

Constat

Là aussi le constat a été sévère  sur la nécessité pour l’Eglise d’améliorer sa communication et son dialogue avec la société civile, notamment et surtout auprès des jeunes trop faiblement représentés dans nos communautés. Il a été souligné aussi la difficulté de se dire chrétien, ou catholique, dans un milieu social français globalement hostile et non croyant.

Le dialogue au sein des familles n’est pas souvent facile : les grands parents qui sont croyants ont du mal à se faire entendre de leurs enfants, et sans doute encore plus de leurs petits enfants (avec, bien sûr, de nombreuses situations variables selon les familles). La transmission chrétienne au sein de la famille fonctionne mal de nos jours avec souvent, aujourd’hui, des mariages « mixtes » avec des personnes athées ou sans tradition religieuse, ce qui entraine une non transmission de références et de valeurs chrétiennes aux petits enfants.

 Enfin notre groupe s’est interrogé sur comment l’Eglise catholique et les chrétiens vont au devant de la société, notamment les plus pauvres ; comment notre Eglise est-elle attentive à ceux qui sont à la périphérie? Comment s’adapte t-elle à son temps et apporte t-elle l’Evangile à tous ?

Certains dans notre groupe ont parlé d’une « question de survie » pour l’Eglise, que ce dialogue voulu à l’avenir souple, ouvert et plus intense avec la société moderne française  (certains disant même « on s’est endormi »….).

Des comparaisons ont pu être évoquées avec toutes sortes de communautés de croyants (chrétiens ou pas).

Pour autant, notre groupe est resté dans un double regard : à la fois sévère sur des occasions ratées de communication et de dialogue, mais optimiste sur la force omniprésente de l’Esprit Saint, qui peut vivifier de nombreuses initiatives (initiatives qui restent néanmoins à lancer…).

Pour finir, il a été souligné que nous devons-nous interroger clairement avant d’entreprendre : « Que cherchons-nous dans ce dialogue au sein de l’église et dans la société ?

Propositions :

Les initiatives peuvent être très nombreuses, très variés (et sont considérées comme urgentes)

  • multiplier nos témoignages de croyants à tous niveaux : familles, amis, groupes sociaux
  • organisation de rencontres spécifiques pour les jeunes, en lien avec des activités culturelles (exemple de Taizé).
  • participation à des échanges interreligieux (notamment aussi oecuméniques)
  • participer à des actions caritatives, y compris avec des non-croyants, et développer des réseaux d’amitiés… (associations secours catholique et autres…)

Et surtout nous devons « rayonner » nous-même, « donner envie », susciter aussi des questions et de l’intérêt pour le champs spirituel autour de nous (« c’est l’Esprit Saint qui convertit l’autre par notre attitude, plus encore que par notre discours »)

Et surtout ne pas avoir peur d’être l’objet d’étonnement, d’ironie ou de moquerie.

Conclusions

A l’issue de ce Synode en cours, notre Eglise doit se mettre en marche pour beaucoup mieux dialoguer en interne et externe. « L’esprit synodal » doit rester permanent et dynamiser et vivifier nos structures et nos vies.

Nous devons être tous des acteurs responsables de ces évolutions, chacun à notre niveau, avec nos compétences, nos disponibilités, nos talents. Le Saint Esprit est là, à tout instant, pour nous soutenir et nous accompagner. L’Eglise en crise est aussi une opportunité de renouvellement de notre foi dans un monde lui aussi en crise, qui ne sait dans quelle direction aller, ni pourquoi. La place des laïques, des femmes et des jeunes doit devenir rapidement des priorités au sein de notre Eglise pour vivifier nos communautés, dans le respect de la parole de Dieu.

Groupe 4

Thèmes abordés :
* Ma place dans l’Église
* Prière et liturgie
* Dialogue dans l’Église et avec la société

Ces rencontres nous ont permis :

– de réfléchir ensemble autour d’un sujet précis, de partager nos expériences de vie, nos interrogations, d’échanger sur notre vie de foi, de voir qu’on n’est pas seul dans ses difficultés ;

– de reconnaître les difficultés à être vraiment à l’écoute des opinions des autres, d’essayer de cultiver cette disponibilité d’écoute,

– de découvrir la variété, la richesse des idées et des pensées des autres ;

– de prier ensemble autour de la Parole de Dieu en se mettant en présence de l’Esprit, de constater l’interpénétration entre nos vies et la Parole de Dieu, d’interpeller les autres par nos témoignages de vie à travers la lecture de la Parole .

« Nous ne nous connaissions pas et nous avons fait communion. »

Les temps de prière et de silence ont été particulièrement appréciés.

Exprimer ce qui est en soi, dans son cœur, être disposé à l’exprimer même si c’est difficile… demande beaucoup de confiance et de respect mutuel. Nous l’avons un peu vécu.

Des regrets ont été exprimés :

– la participation au groupe a été trop irrégulière :

– on a manqué de temps pour approfondir des points importants (comme la participation à la liturgie, le dialogue dans l’Église et avec la société )…

Des souhaits ont été formulés :

– poursuivre cette démarche synodale à peine amorcée en proposant à des groupes de se réunir  sur des sujets (initiés par des laïcs ou par les Pères), bien définis à l’avance et bien préparés ;

– avoir une réunion de bilan avec les autres groupes de la Communauté ;

– voir les laïcs prendre une plus large place dans la prise de responsabilité au sein de  l’Église,

– participer à la transformation de l’Église pour lui permettre d’accomplir sa mission.

 

Groupe « Frat-Mazenodienne »

Ces étudiants vivent en fraternité étudiante dénommée « Frat-Mazenodiennne », ils sont rattachés à la communauté des Missionnaires Oblats d’Aix-en-Provence.

Rencontre : deux rencontres, mais qui formaient un ensemble

1ère rencontre : Introduction, présentation de la démarche.

2ème prière et partage sur le texte biblique de Bartimée (+/- 20 minutes); ensuite, partage sur le thème général en deux groupe et mise en commun pour la synthèse.

Thèmes : « Interrogation fondamentale – faire route ensemble »

Synthèse :

  • Rapport de l’Église à son temps : si on montre une image plus actuelle, une personne non-catho sera curieuse = démarche que l’on doit faire.
  • Image des traces dans le sable = même quand cela nous semble sombre, Jésus demeure auprès de nous => confiance en Dieu et dans notre relation.
  • La communauté nous porte à étirer le temps après la messe, on ne règle pas Dieu juste sur l’horaire de la messe, être chrétien doit être vécu par la communauté et l’on se tire les uns les autres.
  • La communauté ensemble ravive notre foi. Par les prières on se porte tous.
  • Nécessité d’aller au-delà de l’Église, parvenir à aller vers les autres, et ne pas se contenter d’une foi simple. On tire de la communauté une force qu’il faut utiliser pour aller vers les autres.
  • Nous avons deux relations : celle avec Jésus et celle de l’Église, c’est à nous d’aider à ce qu’elle devienne sainte. Il faut apporter de l’amour à toutes personnes et être plus vrai entre nous.
  • Il faut accepter les personnes différentes de nous, on n’a pas tous les mêmes regards, la même foi, et faire progresser l’Église avec son temps, parce que c’est quelque chose de vivant.
  • La confiance grandit et il faut s’autoriser une part de vulnérabilité, de dévoilement.

Le mercredi 8 juin, toutes ces équipes ont rendu grâce du chemin parcouru dans le cloître des Oblats.

La mission de l’Église, l’annonce de l’Évangile, nécessite que tout le Peuple de Dieu chemine ensemble.

Nous avons débuté la marche,

Nous avons effectué une première relecture,

Et maintenant quel chemin ? 

Si vous désirez poursuivre l’échange dans un groupe…

(merci de noter vos coordonnées)

 

 

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